« Ce qui contribue encore à compliquer le problème, c'est que l'une des dimensions privilégiées de l'extermination n'est autre aujourd'hui que la dénonciation même de l'extermination (ou la propagande dont elle est le prétexte). Car l'extermination est ce qu'elle est, mais il y a aussi ce qu'on dit qu'elle est. Il y a les mots, mais aussi les images. Les images, mais aussi les truquages. Les sens qu'on sidère et les réflexes qu'on conditionne. Les chiffres qui s'alignent et les masses qu'on décervelle. En sorte que lorsqu'on veut aujourd'hui exterminer quelqu'un, le meilleur moyen encore est de le désigner comme exterminateur. Car que mérite un exterminateur, sinon d'être lui-même exterminé ? C'est un exterminateur, donc il est à exterminer. »
Les éditions Xénia viennent de rééditer De l'extermination, un essai profond et subtil d'Eric Werner, publié en 1993 aux éditions Thaël et qui était devenu introuvable. Comme Alain de Benoist ou Jean-Claude Michéa, Eric Werner est un auteur qu'il faut lire. Son dernier ouvrage paru, Le début de la fin et autres causeries crépusculaires, est sorti en 2012, également aux éditions Xénia.
" De l’Ancien Testament à la révolution bolchévique, de la Vendée à la Shoah, le génocide n’apparaît pas, hélas, comme une exception, mais souvent comme un moyen ordinaire des guerres, voire leur but. Loin de ses modèles, Machiavel, Montaigne et le libéralisme, Eric Werner explore les causes et les fins de la guerre d’extermination totale. Une réflexion bouleversante sur la violence extrême, qui accompagne l’humanité comme son ombre."